En 2011, le gouvernement éthiopien a rendu l’iodation du sel obligatoire. Le pays est autosuffisant en matière de production de sel et la majeure partie de la population consomme régulièrement du sel adéquatement iodé.
La population présente toutefois des taux élevés d’insuffisance en folate. Le régime alimentaire de la plupart des Éthiopiens contient peu d’aliments riches en folate ou en vitamine B9. Par conséquent, entre 60 et 100 % des femmes souffrent d’une carence en folate (avec de grandes disparités régionales), ce qui les expose à un risque accru de grossesse affectée par des anomalies du tube neural (ATN). On constate d’ailleurs des taux très élevés d’ATN en Éthiopie : des études menées dans les hôpitaux font état d’une prévalence jusqu’à huit fois supérieure à celle d’autres pays africains.
Les enfants atteints d’ATN sont souvent gravement malades. Ils peuvent présenter de graves handicaps, une source de stigmatisation tant pour les enfants que pour les personnes qui s’en occupent. La charge des soins incombe souvent aux mères ou aux aidantes, et entraîne souvent une détresse financière et une douleur psychologique pour les familles et l’enfant.
L’enrichissement des aliments à grande échelle permet d’apporter à un grand nombre de personnes, en particulier celles qui se trouvent dans des situations vulnérables, des micronutriments essentiels auxquels elles n’auraient pas accès autrement. D’autres pays, comme l’Inde, utilisent actuellement le sel doublement enrichi en iode et en fer. Cette approche s’est avérée efficace pour réduire les taux d’anémie ferriprive.