Plus de 400 000 adolescentes habitent Tabora, la région la plus vaste et la plus éloignée de Tanzanie. Elles ont un faible statut socio-économique et les normes traditionnelles fondées sur le sexe et l’âge usurpent leur autonomie. Cette situation entrave leur demande de services de santé sexuelle et reproductive et perpétue les disparités entre les hommes et les femmes. Ces adolescentes subissent de la discrimination et de la violence fondées sur le genre, notamment le mariage précoce et forcé des filles, le commerce du sexe et les idées fausses sur l’utilisation des méthodes contraceptives. De plus, les adolescentes et les personnes d’influence qui les entourent font état de mythes et de normes sociales liés à certains aliments à manger et/ou à éviter à même les croyances culturelles et de genre.
La santé sexuelle et reproductive et la nutrition sont intimement liées. Une nutrition inadéquate avant, pendant et après la grossesse augmente le risque de malnutrition chez les adolescentes et contribue à une mauvaise issue de grossesse. Il s’agit d’une situation particulièrement préoccupante à Tabora, où les filles âgées de 15 à 19 ans ont déjà commencé à avoir des enfants. Qui plus est, la prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans) est de 34,5 %, et constitue une condition associée à la mortalité maternelle et périnatale. La violence fondée sur le genre sévit également dans la région : 71 % des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur mari ou leur partenaire, et 54,3 % d’entre elles déclarent avoir subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans.