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Venez faire une petite randonnée avec nous dans cette cour d’école au Sénégal. Nutrition International, le Conseil national pour le développement de la nutrition (CNDN) et le ministère de l’Éducation du Sénégal y ont établi un partenariat pour aider les adolescentes à réaliser leur potentiel grâce au programme de supplémentation hebdomadaire en fer et en acide folique (FAF). L’initiative vise à réduire l’anémie; elle couvre neuf régions et cible 77 % des adolescentes du pays. Située en bordure rurale d’un département de la région de Saint-Louis, l’école de Cem Gandon présente un bel exemple de la manière dont les communautés participantes tirent déjà des avantages du programme. De photo en photo, vous passerez une journée à l’école en compagnie de deux étudiantes pour qui le programme revêt une grande importance.

Voici Adia Khady. Elle est en 9e année à l’école Cem Gandon, tout au nord historique du Sénégal. Adia croit fermement que l’avenir appartient aux femmes et aux filles et elle rêve de mettre sur pied une entreprise novatrice dans le secteur agricole. Elle est aussi convaincue qu’une bonne nutrition est un gage de réussite. « Les filles doivent se donner les moyens pour réussir. De nos jours, les femmes peuvent, à mon avis, faire tout ce qu’un homme peut faire. Elles sont médecins, elles sont enseignantes », dit-elle.

Une adolescente sourit à la caméra. Elle se tient, bras croisés, à l’extérieur de son école.

Voici Nagnima, une camarade de classe en 10e année à la même école. Nagnima veut devenir médecin. Elle croit aux bienfaits d’une bonne nutrition et encourage vivement ses camarades à en récolter les fruits. « Je pense que [les adolescentes] doivent d’abord s’occuper de leur nutrition et bien réfléchir à ce qu’elles doivent manger pour être en bonne santé. Car lorsque la santé ne va pas, rien ne va et on ne peut réaliser ses rêves. La santé sert de fondation à la réussite. »

Au Sénégal, les adolescentes doivent surmonter un éventail unique d’obstacles pour avoir accès à une bonne nutrition. Problème persistant, la malnutrition touche les femmes, les adolescentes et les enfants de manière disproportionnée. Elles ont difficilement accès à des régimes alimentaires adéquats pour répondre à leurs besoins nutritionnels accrus, en particulier en fer. De plus, l’anémie constitue un problème de santé publique qui touche près de six filles sur dix au pays. L’anémie a des conséquences durables pour les adolescentes. Elle diminue leur potentiel scolaire, la productivité et la participation, et a des conséquences néfastes pour la mère et l’enfant lorsque les adolescentes deviennent enceintes.

Chaque semaine, Adia Khady et Nagnima prennent un comprimé qui contient 60 mg de fer élémentaire et 0,4 mg d’acide folique dans le cadre du programme de FAF hebdomadaire de leur école. Cette dose hebdomadaire de FAF réduit le risque d’anémie, et peut ainsi soutenir le potentiel des adolescents en matière de résultats scolaires, améliorer leur capacité à pratiquer une activité physique et favoriser un meilleur bien-être général.

Les deux jeunes filles ont commencé leur supplémentation en FAF en sixième année. Elles ont depuis constaté les avantages incontestables des suppléments alors qu’elles faisaient face aux défis et aux besoins nutritionnels accrus de la croissance et du développement de l’adolescence, y compris la menstruation. « Je pense que [la supplémentation en FAF est] une très bonne chose pour rehausser la nutrition des élèves », explique Nagnima. « J’ai confiance en moi et j’ai l’énergie pour participer aux activités physiques. »

Le grand portrait de la nutrition des adolescents ne se limite pas à la prise de suppléments. Au Cem Gandon, les élèves, garçons et filles, reçoivent également une éducation nutritionnelle qui porte sur des sujets tels que la croissance des adolescents, l’importance d’une alimentation équilibrée, l’activité physique et la santé menstruelle. « Ces cours m’ont permis de savoir quoi manger et de comprendre quels aliments sont sains. J’ai maintenant confiance en moi », précise Adia Khady. Grâce à ces connaissances, Adia Khady, Nagnima et leurs pairs ont une meilleure compréhension de leur croissance, de leur développement et du potentiel que leur accorde une meilleure nutrition.

Nutrition International fournit une assistance technique et financière au gouvernement du Sénégal, par l’intermédiaire du ministère de l’Éducation et du CNDN. Ces organismes offrent ainsi un ensemble de services de nutrition des adolescents dans les écoles qui tient compte des besoins spécifiques de chaque sexe. Notre approche repose sur trois axes. Le premier vise l’intégration de la nutrition des adolescents dans les stratégies et plans nationaux grâce au plaidoyer et au renforcement des capacités. Le deuxième axe vise à assurer l’approvisionnement en FAF dans neuf régions du Sénégal et le troisième, à générer la demande pour le FAF de concert avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale en soulignant l’importance de la réduction de l’anémie chez les adolescents.

De plus, Nutrition International a dirigé l’établissement d’un groupe de travail technique composé d’acteurs importants du ministère de l’Éducation, du ministère de la Santé, de l’UNICEF, de l’Organisation mondiale de la santé et de la FNUAP. Ce groupe a collaboré à l’élaboration et à la diffusion de cadres et de lignes directrices qui facilitent la mise en œuvre de l’initiative de FAF pour les adolescents. Il a aussi contribué au renforcement des capacités des enseignants et des agents de santé afin qu’ils puissent offrir et gérer le programme. Enfin, il a veillé à sensibilisation des adolescents et des parents afin d’assurer le succès du programme.

Ndeye Fatma Diop, directrice de Cem Gandon récemment à la retraite, est très reconnaissante à Nutrition International pour son soutien opportun. « Avant la mise en place du programme, il y avait beaucoup de décrochage scolaire, en particulier chez les filles. Il y avait aussi beaucoup d’élèves qui dormaient en classe », explique-t-elle. « Grâce au programme, nous avons compris que l’anémie causait cette somnolence. » Mme Diop et ses collègues enseignants ont reçu une formation sur la prévention de l’anémie et la préparation de rapports concernant le FAF, ce qui leur a permis non seulement d’éduquer les élèves, mais aussi d’assurer le suivi de la distribution des suppléments. Le programme porte aujourd’hui ses fruits. « Il aide les élèves à mieux se concentrer en classe. Cette meilleure attention influencera leurs résultats scolaires et leur profitera à l’avenir. »

Au départ, certains élèves et leurs parents hésitaient face à la prise de suppléments hebdomadaires de fer et d’acide folique. La désinformation et les craintes associées à la COVID 19 avaient causé une entorse à la perception de tout ce qui était médicinal. Avant la pandémie, les services de santé destinés aux adolescents et liés à la santé sexuelle et reproductive faisaient déjà l’objet d’un stigma. Grâce à la collaboration et à la sensibilisation, les communautés, les parents, les enseignants, l’administration scolaire et les élèves eux-mêmes ont pu discuter de leurs préoccupations et ouvrir la voie à la réussite du programme. « Aujourd’hui, nous sommes présents dans neuf régions. Avec le soutien de Nutrition International, nous pouvons atteindre toutes les régions du Sénégal », a déclaré le Dr Aliou Sow, chef de la division du contrôle médical scolaire au ministère de l’Éducation.

Les écoles constituent un partenaire idéal pour la mise en œuvre du programme de FAF et d’autres programmes de nutrition destinés aux adolescents, car elles sont en mesure d’atteindre une large population d’élèves. De plus, le milieu scolaire facilite l’influence des pairs et l’éducation, deux catalyseurs essentiels pour susciter des changements positifs. « L’école nous donne la possibilité de communiquer avec l’ensemble de la communauté », explique Mégueye Guéye, inspectrice en chef de l’éducation et de la formation au département du district de Saint-Louis. « Ce qui se fait à l’école se reproduira inévitablement au niveau de la famille. Et de la famille, on passe au quartier ».

Alors que le gouvernement sénégalais se fait depuis longtemps le champion de la santé à l’école, le partenariat avec Nutrition International laisse présager un avenir plus radieux, un élève à la fois. « Une adolescente qui reçoit un supplément de fer et d’acide folique et réussit à combler ses carences nutritionnelles accède à une bonne santé. Elle réussit donc à poursuivre ses études et ne s’absente pas du travail », précise M. Guéye. « Les répercussions ne peuvent être que positives par rapport à une autre personne qui ne reçoit pas de suppléments et qui tombe très souvent malade.

Comme le dit Nagnima : « Si j’ai une bonne alimentation, je serai en bonne santé et je serai mentalement et physiquement prête à réaliser mes rêves. Je suis sûre de pouvoir atteindre mes objectifs. »

Nutrition International s’efforce de mettre en œuvre des interventions nutritionnelles éprouvées, de dispenser une éducation nutritionnelle et d’intégrer la nutrition dans de nouvelles plates-formes afin d’améliorer le bien-être des adolescents, en particulier des filles, et de réduire les inégalités entre les sexes en matière de nutrition.

En savoir plus sur notre travail pour améliorer la nutrition des adolescentes en Afrique et en Asie.