Hawa Hussein, commerçante de la communauté d’Echichibulu, dans le comté de Vihiga, au Kenya, a transformé sa boutique en une ressource sanitaire essentielle. Au départ, Hawa était inconsciente des bienfaits du zinc et des SRO-FO, elle a commencé à proposer ce complément après avoir participé à un séminaire organisé par le ministère de la Santé et Nutrition International.        

« L’une de mes motivations pour vendre ces médicaments est de permettre aux femmes enceintes d’y avoir accès rapidement tard le soir et la fin de semaine, lorsque les médecins ne sont pas disponibles », explique Hawa.  Sa boutique est désormais un point d’accès essentiel pour le traitement de la diarrhée infantile, fournissant une assistance rapide aux aidants dans le besoin. « Vendre ces traitements, c’est sauver des vies », déclare Hawa.

La diarrhée reste  l’une des principales causes de maladies et de décès  chez les enfants de moins de cinq ans, représentant une part importante de la morbidité et de la mortalité des moins de cinq ans. Les enfants sont plus susceptibles de mourir de diarrhée que les adultes.

L’une des méthodes efficaces pour éliminer les décès par diarrhée est le traitement par sels de réhydratation orale à faible osmolarité (SRO-FO) en association avec du zinc. Ce traitement est un moyen sûr, simple et efficace de réduire les décès d’enfants dus à la diarrhée.

Nutrition International aide les gouvernements des comtés du Kenya à mettre en œuvre des approches innovantes pour améliorer l’accès au zinc et aux SRO-FO au niveau communautaire, par l’intermédiaire des commerces de proximité. En étroite collaboration avec le ministère de la Santé, Nutrition International a formé les commerçants à la gravité de la diarrhée, les risques qu’elle présente pour les enfants, son mode de transmission, sa prévention et l’utilisation appropriée des traitements à base de zinc et de SRO-FO. Les commerçants partagent à leur tour ces informations avec leurs clients.

Phanice Anyoso, une agricultrice de Tongoi, avait recours à des remèdes traditionnels comme le mélange d’eau chaude avec du sel et du sucre ou l’utilisation de feuilles de plantes pour traiter la diarrhée de son enfant. Ces méthodes n’apportaient qu’un soulagement temporaire.

« La diarrhée diminuait pendant un court moment, puis réapparaissait », explique Phanice. Après avoir consulté un agent de promotion de la santé communautaire qui lui a montré comment utiliser le zinc et les SRO-FO, elle en a constaté les bienfaits. « Lorsque j’ai essayé le traitement comme indiqué, j’ai compris l’importance du médicament. Le rétablissement de mon enfant a été presque miraculeux », partage Phanice pour expliquer ce qu’elle a ressenti.

Phanice a obtenu du zinc et des SRO-FO dans son magasin local, dans le cadre de l’initiative visant à ce que les magasins communautaires stockent et distribuent le co-emballage à un prix abordable.

Chitwa Wilson est une agente de promotion de la santé communautaire (anciennement appelée bénévole en santé communautaire) qui joue un rôle important en fournissant aux familles des informations sur la santé, notamment sur l’importance d’un traitement rapide.

« Lutter contre la diarrhée infantile devrait être une priorité au sein de la communauté, car nous perdons de jeunes enfants faute de traitements efficaces », explique Chitwa.  Elle effectue des visites à domicile et anime des réunions communautaires avec les soignants afin de les aider à prévenir et à traiter la diarrhée d’une manière efficace.

Les promoteurs de santé communautaire comme Chitwa sont souvent le premier point de contact pour de nombreuses familles, ce qui rend leur rôle crucial dans l’intervention précoce et la prise en charge de la diarrhée infantile. Les soignants signalent à leur promoteur de santé communautaire respectif lorsqu’ils utilisent le traitement et les données sont saisies pour la rédaction du rapport. L’accent mis par le programme sur l’appropriation locale signifie que ces pratiques de santé ont plus de chances d’être adoptées et maintenues à long terme.

Le succès du programme repose sur l’implication de diverses parties prenantes, notamment les responsables de la santé, les promoteurs de santé communautaire, les commerçants et les soignants primaires. Le directeur de la santé et le responsable de la santé infantile du sous-comté supervisent la mise en œuvre et le suivi du programme. Les sessions de formation et les efforts éducatifs continus garantissent que ces acteurs clés sont bien équipés pour soutenir la communauté.

L’intégration des entreprises locales dans la stratégie d’intervention sanitaire est un aspect innovant du programme, qui utilise un modèle économique pour la durabilité. Les commerçants et leurs grossistes ont été formés au suivi des stocks, au stockage sécurisé et à la passation de commandes dans les délais. De plus, les commerçants ont été mis en contact avec des prestataires de santé communautaires et des points d’orientation vers les soins de santé. Dans ce modèle, les commerces deviennent plus qu’un simple lieu de commerce; ils deviennent un centre d’éducation et de soutien en matière de santé communautaire.

Cette initiative répond non seulement au défi immédiat de la diarrhée infantile, mais établit également un modèle durable qui peut être reproduit dans d’autres régions. Les témoignages personnels de Phanice, Chitwa et Hawa soulignent l’impact significatif des interventions de santé intégrées, illustrant comment l’appropriation locale et l’utilisation des ressources peuvent conduire à des améliorations substantielles de la santé infantile.

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