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Des pays ont besoin d’aide pour optimiser les bienfaits de l’enrichissement alimentaire obligatoire
Plusieurs pays ont toujours besoin d'aide pour assurer l'application durable des lois englobant l’enrichissement alimentaire obligatoire en fer et/ou en acide folique.
Publié le 23 juillet 2021
L’Organisation mondiale de la santé, le Consensus de Copenhagen[1] et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture ont déterminé que l’enrichissement d’aliments de base ou de condiments avec des micronutriments essentiels constitue une solution efficace et durable pour contrer les carences en micronutriments les plus courantes dans le monde.
Ces carences ont un impact dévastateur sur la santé publique. Par exemple, l’anémie ferriprive chez les femmes enceintes peut entraîner des anomalies importantes du système nerveux central du bébé[2],[3] et avoir un impact sur le développement social et la productivité à l’âge adulte. Une carence en acide folique peut aussi entraîner de graves anomalies congénitales[4] telles que le spina bifida chez les nouveau-nés. La carence en iode, pour sa part, peut conduire à tout un spectre de maladies physiques et mentales, en particulier chez les femmes et les enfants.
Pour résoudre ce problème, 87 pays ont adopté des lois qui rendent obligatoire l’enrichissement en fer et/ou en acide folique[5] d’au moins une céréale transformée industriellement.
Toutefois, bon nombre de ces pays ont toujours besoin de soutien pour assurer l’application durable de ces lois et le contrôle de la qualité, et faire en sorte que les programmes et les politiques en place soient aussi efficaces que possible.
Telle était la conclusion d’un examen récent des documents de suivi sur l’enrichissement des grains issus de 68 pays que l’Initiative sur l’enrichissement alimentaire a mené en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe, au Moyen-Orient et dans le Pacifique. J’ai eu le plaisir de participer à la rédaction de ce rapport en compagnie de la Dre Luz María De-Regil, vice-présidente des services techniques mondiaux de Nutrition International, et de six autres experts mondiaux de l’enrichissement.
L’examen des lois, des normes et des documents de suivi sur l’enrichissement des grains pour chaque pays étudié a révélé que la plupart d’entre eux ont documenté les spécifications techniques de l’enrichissement et les systèmes de surveillance. Cependant, la documentation d’autres aspects importants qui influenceraient la conformité des produits aux normes nationales – comme les rôles, les responsabilités entre les agences, les coûts de la réglementation de l’enrichissement et les stratégies d’application de la loi – laisse souvent à désirer.
Ce constat signifie que les produits alimentaires qui en découlent échappent possiblement à un enrichissement à la hauteur des niveaux prescrits. L’atteinte des bienfaits recherchés pour surmonter les carences en micronutriments et pour améliorer l’état nutritionnel de la population souffrant de carences en est donc amoindrie.
Pour aider ces pays à revoir leur documentation ou établir de nouveaux programmes, le groupe d’étude a créé une liste de contrôle en 44 points, qui comprend un exemple de texte de lois, de normes et de politiques de surveillance pour l’enrichissement alimentaire. Cette liste aborde de nombreux thèmes, dont les vitamines et les minéraux, les coûts, l’étiquetage, le rôle des laboratoires, le compte-rendu des résultats et la surveillance interne, externe, commerciale et de l’importation. Elle donne également des exemples sous chaque rubrique afin que les pays puissent les envisager lorsqu’ils créent ou modifient les protocoles de leurs programmes d’enrichissement.
Preuves à l’appui, l’enrichissement alimentaire obligatoire porte fruit. Les programmes d’enrichissement alimentaire à grande échelle apportent une contribution importante à l’amélioration de la qualité du régime alimentaire d’une population. Cet apport se traduit par une meilleure nutrition et contribue directement à la réalisation de certains des principaux objectifs de développement durable[6].
Cependant, pour qu’un pays réussisse à se prévaloir de tous les avantages sanitaires, sociaux et économiques, le gouvernement doit créer un environnement favorable qui comprend des lois solides, des normes fondées sur la preuve et un contrôle, et une assurance de qualité ainsi qu’un système d’application de la loi durables.
Nous avons bon espoir que la liste de contrôle (qu’on peut utiliser pour les programmes d’enrichissement des grains ou d’autres aliments) fournira aux pays l’information et l’orientation nécessaires pour créer ou renforcer cet environnement favorable.
Voilà comment nous nous assurerons d’optimiser la performance de l’enrichissement alimentaire obligatoire afin que plus de gens puissent en tirer profit.
[1] http://www.copenhagenconsensus.com/publication/second-copenhagen-consensus-micronutrient-fortification-best-practice-horton-et-al (consulté en ligne le 7 février 2018)
[2] Greminger, AR. et coll. Gestational Iron Deficiency Differentially Alters the Structure and Function of White and Gray Matter Brain Regions of Developing Rates, American Society of Nutrition, en ligne le 17 avril 2014: doi:10.3945/jn.113.187732
[3] http://en.wikipedia.org/wiki/Iron-deficiency_anemia (consulté en ligne le 24 mars 2015)
[4] http://www.webmd.com/a-to-z-guides/folic-acid-deficiency-anemia-topic-overview (consulté en ligne le 24 mars 2015)
[5] Food Fortification Initiative (FFI). Say Hello to a Fortified Future: 2016 Year in Review. Atlanta, GA: FFI;2017. http://ffinetwork.org/ about/stay_informed/publications/documents/FFI2016Review.pdf . consulté en ligne le 3 octobre 2018
[6] http://scalingupnutrition.org/nutrition/nutrition-and-the-sustainable-development-goals/ (consulté en ligne le 6 février 2018)