L’enrichissement des aliments de base et des condiments en micronutriments essentiels constitue une méthode éprouvée et rentable pour réduire les carences en vitamines et en minéraux, et ainsi améliorer la santé des populations.
Les programmes d’enrichissement alimentaire à grande échelle de Nutrition International fonctionnent dans neuf pays d’Afrique et d’Asie. Ils visent à améliorer les régimes alimentaires et à réduire l’apport insuffisant en micronutriments au sein des populations. Ces programmes touchent à l’enrichissement d’aliments de base tels que la farine de blé, la farine de maïs, le riz et l’huile, ainsi que des condiments comme le sel. Au niveau national, nos efforts portent sur la communication auprès des décideurs et la production et la diffusion de données probantes parmi les intervenants concernés. Ces activités appuient le renforcement des éléments structuraux nécessaires à l’enrichissement, notamment les politiques, les mesures législatives et les normes. Nous fournissons une assistance technique aux gouvernements et aux partenaires industriels pour consolider la production et assurer la disponibilité d’aliments suffisamment enrichis. Nous tirons aussi parti des plateformes commerciales et des programmes de protection de sécurité sociale existants pour livrer un ensemble optimal d’interventions et ainsi rejoindre les populations avec les micronutriments dont elles ont besoin.
Forts de la réussite du programme d’enrichissement alimentaire au Pakistan, nous avons accru notre soutien pour aider le pays à légiférer sur l’enrichissement obligatoire de la farine de blé en fer, en acide folique, en zinc et autres micronutriments. Les gouvernements du Sindh, du Balochistan et du Khyber Pakhtunkhwa ont ainsi adopté des mesures législatives, et la province du Punjab le fera sous peu. De la même manière, nos efforts de persuasion en Indonésie ont incité le ministère de l’Industrie à procéder à la mise à jour de la norme sur l’enrichissement de la farine de blé au pays afin de l’harmoniser aux recommandations de l’OMS. Par conséquent, 85 % de la farine de blé produite en 2022 respectait la norme révisée et offrait un enrichissement suffisant.
En Éthiopie, nous dirigeons une collaboration qui vise à développer la mise en marché du sel doublement enrichi en iode et en acide folique. Cette mesure améliorera les niveaux d’acide folique chez les femmes, ce qui contribuera éventuellement à prévenir les anomalies du tube neural et les troubles dus à la carence en iode. Les preuves sur les avantages du produit, son accueil par la population et sa durabilité aiguilleront le développement de modèles et d’outils d’analyse d’où émaneront les données nécessaires pour que les décideurs puissent élaborer des règlements, des normes et des politiques visant à légiférer cette intervention.
Nous avons joué un rôle décisif dans la mise en œuvre du programme d’enrichissement alimentaire à l’échelle planétaire. En collaboration avec nos partenaires, nous avons élaboré un nouveau cadre mondial pour l’enrichissement alimentaire qui orientera la planification et la programmation. À l’approche de la 76e rencontre de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS), nous avons aidé nos partenaires à demander à l’OMS et aux États membres d’accélérer le travail qui servira à fournir des micronutriments essentiels par le biais de l’enrichissement alimentaire. L’AMS a approuvé la résolution et nous anticipons qu’elle favorisera un intérêt et une acceptation accrus des stratégies et du financement pour l’enrichissement alimentaire à travers le monde. Nous collaborons également avec l’OMS pour explorer le potentiel de technologies numériques dans l’enrichissement alimentaire.
Ces efforts ont contribué à améliorer l’accès à des aliments enrichis pour 267 millions de personnes, dont 69 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans, évitant ainsi environ 8 millions de cas d’anémie.